top of page

longtemps je me suis fondue

aux murs

contaminés

de mon environnement initial

où se déployait le sordide

partout étalé

comme une lente coulée de lave radioactive

barbn1_edited.jpg

j’aspirais à la transparence

non pas celle qui dénude et révèle

une transparence littérale

celle de la disparition

 

je m’immobilisais

sous la poigne qui enserrait ma gorge

un étau depuis mon premier souffle

une constante constriction

qui affinait, amenuisait mon cou

telle une tige florale qui se déploie

en bourgeon inabouti

enroulé de plus en plus sur lui-même

jusqu’à forger un nœud

duquel a émergé

mon fil de fer

où brillent désormais

les pointes de mes barbelés

j'étais une présence filaire

trouée, parcellaire

formée de mailles invisibles

qui laissaient filtrer les hurlements de rage

et tous les coups

d'un corps étranger, immense

trop lourd à repousser

qui savait s'écraser

sur mes linéaments informes

 

je me suis effacée

jusqu'à ce qu'il ne subsiste

ni défaut de posture

ni aucun visage par lequel exprimer

ni la souffrance, permanente

ni la honte de n’avoir jamais eu la force

de me défendre

Untitled_004.png

rien n’a jamais percé l’ombre floue

derrière laquelle je me tapissais

ni l'incompréhension

ni le grondement croissant de la colère

que j'ai concentrée

en une seule fréquence nette

entre mes synapses

 

sur les pointes de mes barbelés

la poigne vient maintenant

lacérer ses chairs déliquescentes

barbel1.png
HOMElogo_edited.png

photogrammétrie | modélisation 3D | images numériques |  texte :

KAROLINE GEORGES

bottom of page